Éducation

Rythmes scolaires, rythmes biologiques

enfin du nouveau ?


Les vacances de la Toussaint enfin allongées à quinze jours après 7 semaines de cours ? Affaire à suivre. Va-t-on enfin repenser la journée scolaire ?



Diaporama suivi d'un débat, en mai 1995 à Saint-Orens. (Le texte est le compte rendu distribué aux familles et aux acteurs de l'éducation dans le journal de la FCPE "L'écho des Écoles").

Le débat organisé par le Conseil Local de la FCPE en 1995 avait pour but d'informer et faire réflechir tous les partenaires concernés par la vie de l'enfant dans sa globalité.

Étaient présents des parents de Saint-Orens, d'Escalquens, de Toulouse..., des enseignants, Mme Dulac, médecin scolaire, et des membres du Réseau d'Aide, le délégué municipal aux Affaires Scolaires, Mr Andrieu, directeur de l'École de musique, le président de la JSSO de l'époque, et Mr Domenech directeur des CLAÉ (Centres de Loisirs Associés aux Écoles animés par l'Amicale Laïque). Les bibliothècaires d'Altigone avaient organisé une exposition de livres

Invitée pour la partie scientifique, le Dr Périer, de l'Unité du Sommeil du CHU de Rangueil : son équipe a participé à la préparation de navigateurs solitaires comme Bernard Delage et Bernard d'Aboville et a été associée à des expériences d'isolement volontaire.

Sommeil, rythmes biologiques et scolaires

La sieste ou un temps de repos, un moment nécessaire

Qui ne connaît pas d'école maternelle où, sous prétexte qu'il n'est plus chez les petits, l'enfant, à quatre ans, se voit privé d'une sieste qui est encore nécessaire à beaucoup ? Sachons reconnaître cependant les différences, certains ont plus besoin de récupérer que d'autres à qui suffirait un simple moment de calme sur des coussins en début d'après-midi

Qu'en est-il alors des enfants de l'école élémentaire, les enfants du CP ou du CE1 ? Eux aussi sont concernés, mais également tous les enfants qui ont eu un coucher tardif ou un lever précoce et sur qui un temps de repos aurait des effets réparateurs.

car il existe dans la journée des périodes plus favorables que d'autres au travail scolaire

En effet, il existe dans la journée des périodes plus favorables au travail scolaire soutenu que d'autres. Les travaux des chronobiologistes ont établi deux plages favorables, de 9h30 à 11h30 et de 15h à 17h.

Performances de 3 élèves de CE2 au cours de la journée. D'après F. Testu et H. Montagner, 1992, 3 courbes extraites du diaporama :

Entre 11h30 et 15h, période plus difficile, les enfants ont besoin soit de se reposer soit de participer à des activités non contraignantes.

La vie de l'enfant comme celle de l'adulte est soumise à des rythmes biologiques réguliers et cycliques

Pourquoi ces alternances de rythmes ?

Nous sommes des êtres circadiens, c'est-à-dire que nous vivons sur des rythmes dont la période est d'environ 24h. Ainsi les cycles veille-sommeil, la mémoire, le raisonnement, la coordination motrice, la force musculaire sont-ils réglés de façon régulière. Ce qui explique donc qu'il y ait dans la journée, des moments plus favorables que d'autres à la mémoire et aux performancez physiques par exemple.

Le sommeil lui-même se décompose en plusieurs périodes, entrée dans le sommeil, sommeil lent et profond, puis sommeil paradoxal ou sommeil des rêves au terme duquel se fera le réveil naturel. Ces moments constituent un cycle qui se répète plusieurs fois au cours de la nuit.

L'heure du coucher, un moment délicat.

Le Dr Périer insiste sur le rôle des parents le soir, au moment du coucher. Le décalage horaire pose un problème car les enfants ne veulent pas se coucher puisqu'il y a encore de la lumière et de la chaleur. L'endormissement est en effet dépendant de la lumière solaire.

Notons qu'il existe des petits dormeurs et des gros dormeurs, mais aussi des alouettes et des chouettes, ceux et celles du matin et du soir. Comment le savoir ? En étudiant les besoins de sommeil de son enfnat pendant lesl vacances, tout simplement.

Il est préférable de passer en douceur du rythme de veille au rythme de sommeil.

Il faudrait permettre à l'enfant d'avoir un endormissement naturek, conserver les rites comme la peluche, les petits jeux, la lecture, les contes. Ne pas dire brusquement à l'enfant : "Va te coucher !"" mais passer en douceur du rythme de la journée au rythme de la nuit.

Il vaut mieux ne pas casser le cycle veille-sommeil. D'où coucher en douceur, pas de réveil brusque mais également pas de contrôle dès le début de classe qui devrait être un passage progressif vers une activité scolaire soutenue.

La régularité est un facteur d'équilibre pour l'enfant.

En effet, toute cassure de rythme est préjudiciable.

Tous les enseignants reconnaissent la difficulté d'attention des enfants le lundi après la coupure du samedi et du dimanche, et ce, aussi bien avec classe ou pas classe le samedi matin.

La régularité est un facteur important d'équilibre pour l'enfant. À ce propos, des journées allégées permettraient de travailler tous les jours sans coupure, avec classe le mercredi et samedi (ou non).

L'enfant a droit aussi au rêve et au jeu.

L'enfant doit avoir aussi le droit de ne rien faire et de rêver, chez lui et à l'école.Ménageons-lui cet espace et ce temps pour rêver et jouer !

Le Dr Périer critique, pour terminer, le forcing des activités périscolaires. Attention à ne pas trop surcharger une journée déjà bien remplie !


Les recherches des chronobiologistes vont toutes dans le sens d'un aménagement de la journée avant tout aménagement de la semaine : "Le moment de 11h30-12h à 14h30-15h pourrait être un "temps-sujet" pour tous les enfants, c'est-à-dire un moment où chacun pourrait choisir lui-même et à son rythme de s'endormir, se reposer, s'activer seul ou en groupe, s'engager dans telle activité ludique, sportive, relationnelle, cognitive, imaginaire, etc..."H. Montagner et coll., 1992


Les CLAÉ de Saint-Orens permettent d'aménager ce moment difficile de début d'après-midi, entre midi et 14 heures.. Le matin, la journée commence par une prise en charge des CLAÉ jusqu'au moment d'entrée en classe à 9 heures. Bruno Domenech, Directeur des CLAÉ de Saint-Orens avait accordé une interview au journal de la FCPE en 1995 et avait proposé sa réflexion sur les rythmes de l'enfant dans le cadre des Centres de Loisirs Associés à l'École.


Une récente étude de l'INSERM, du 5 avril 2001 "Rythmes de l'enfant. De l'horloge biologique aux rythmes scolaires. Une expertise collective de l'Inserm a rendu des conclusions après examen des études faites depuis plusieurs années sur le sujet.


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