Éducation

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Année scolaire1998/1999

Extraits de la synthèse académique de la Consultation des Lycées

Années scolaires 1999/2000, 2000/2001, 2001-2002

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Année scolaire 1998/1999 : Conférence sur le stress

• Le CESC
  • Historique : ce Comité a été créé en mars 1997 . D'abord Comité d'Environnement Social, il est devenu d'Éducation à la Santé par la suite. La dénomination en 2000 correspondant aux directives ministérielles est CESC "Comité d'Éducation à la Santé et à la Citoyenneté".

• Objectifs : "Recenser les problèmes qui se posent à certains élèves et essayer de les résoudre" extrait du compte rendu de la réunion de mai 1998 Trois enquêtes ont été réalisées auprès des élèves, les deux premières impulsées par l'Université de Toulouse-Le Mirail, la 3° enquête par le Ministère de l'Éducation Nationale. Il en ressort essentiellement :

• un manque de communication

• une angoisse devant le projet professionnel

• Le 1 avril 1998, une conférence sur le thème "Le Stress au lycée"s'est tenue avec le concours du Dr Chapuis, psychiatre de la Guidance Infantile de Saint-Orens et des personnels de santé et d'éducation du Lycée. Bonne participation des parents d'élèves, des professeurs, mais peu d'élèves. Un débat a suivi la conférence. "Un projet à long terme - sur trois ans - sera mis en place dès 1999 avec le concours des élèves de seconde. Une participation active des parents d'élèves, des professeurs et des élèves de Première et de Terminale est vivement souhaitée." Compte rendu de la réunion du 14 mai 1998 du Comité d'Environnement Social.
• "Conférence sur le Stress au Lycée" journal spécial de la FCPE "Canal St O" (Fédération des Conseils de Parents d'Élèves) du Lycée de Saint-Orens, mai 1998. Le journal a fait le compte rendu suivant de la conférence et des débats :
  • "Le Comité d'Environnement Social, une structure pour échanger entre partenaires sur les problèmes de société qui concernent les jeunes. Créé en 1997, c'est une structure qui réunit tous les partenaires qui se penchent sur les problèmes de société qui concernent les jeunes.
  • Les partenaires
    • Le Lycée Pierre-Paul Riquet
    • Les Collèges René Cassin et Jacques Prévert
    • Les délégués élèves (pour l'instant seulement ceux du Lycée)
    • Les fédérations de parents d'élèves qui peuvent participer aux réunions du Comité
    • Les services médicaux et sociaux de l'Éducation nationale
    • Les services sociaux de la Mairie de Saint-Orens
    • La gendarmerie de Saint-Orens
    • La Guidance Infantile de Saint-Orens

1998 : Conférence "Le Stress au Lycée"

Diverses interventions

M. Galtié, proviseur : "Nous devons réfléchir à ce qui peut amener les jeunes à trouver des solutions à certains de leurs problèmes. Il n'y a pas au Lycée Riquet plus de stress que dans les autres lycées. Il y a à Riquet, précise M.Galtié autant d'élèves qui fument qu'ailleurs, des élèves prennent des médicaments, des dopants." Mme Bercy, Conseillère Principale d'Éducation.: Les élèves stressés ne se trouvent pas que chez les élèves en difficulté, on en trouve aussi chez ceux qui réussissent le mieux. Les élèves sont découragés par un manque de réussite. Ils n'arrivent pas à gérer leur temps, ils s'interrogent sur leur avenir et la nécessité du choix semble venir trop vite. L'objectif de Mme Bercy est de favoriser l'acquisition de l'autonomie et l'esprit d'initiative. Il y a des degrés dans le stress : le léger stress qui stimule, qui est positif le stress passager lors des contrôles, de l'orientation le stress qui s'installe et peut devenir préoccupant Les manifestations du stress sont : de la turbulence et de la fébrilité ou de l'apathie, une grande fatigue, un mal être, de l'anxiété." Mme Cavaillé, Assistante Sociale du Lycée et des collèges de Saint-Orens: Des terminales S sont stressés par rapport au bac, et à cause de la pression mise par les parents. Certains disent qu'ils arrêtent leurs études, qu'ils laissent tomber le bac, ou qu'ils vont partir de chez eux." Deux élèves de Terminale L. représentant leurs camarades : Au lycée, les élèves sont dans une période de transition, dans un climat d'inquiétude. selon des différents niveaux En Seconde, le malaise vient d'un sentiment d'exclusion. Ils doivent apprendre à se responsabiliser et s'orienter En Première, ils ont le bac de français. Un élève qui aime ce qu'il fait se sentira mieux que celui qui n'est pas motivé pour ce qu'on lui apprend. En Terminale, on note un manque d'écoute, un esprit de compétition, une perte de confiance. Formes prises par le stress observées chez leurs camarades : maux de ventre, troubles du sommeil, spasmophilie, anorexie, comportement suicidaire, vomissements... Propositions des lycéens de Riquet : comme le nombre de conseillers d'orientation est limité, les élèves souhaitent pour plus d'efficacité aller rencontrer le conseiller ou la conseillère par petits groupes de 3 à 4 élèves. pour l'intégration des élèves de seconde et leur responsabilisation : par un système de parrainage, les élèves de Terminales prendraient en charge les secondes. Le projet est de créer plus de communication entre les élèves et d'entraide. Mme Dulac, médecin scolaire, préconise une hygiène de vie surtout au moment des examens : régulariser le sommeil alimentation équilibrée activité physique régulière Une carence en magnésium, en calcium engendre une mauvaise réaction au stress. Une alimentation déséquilibrée entraîne une capacité d'adaptation réduite face au stress. Des médicaments, des dopants peuvent aider à passer le cap, mais il ne faut pas s'y habituer.

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Conférence par le Dr Chapuis, psychiatre de la Guidance
L'angoisse biologique, c'est l'angoisse signal quand l'animal herbivore sent la présence d'un prédateur.	Le stress de l'animal (coeur qui palpite, sudations,boule dans la gorge) se manifeste par des effets naturels, biologiques dont l'animal a besoin pour se mettre en position de fuite. Le stress est d'abord positif et se manifeste par un climat émotionnel particulier variable d'un individu à l'autre. On assiste à des troubles : comme une sensation de tension intérieure avec sentiment d'impuissance sensation de menace vitale, si l'action n'est pas possible, alors on a a le coeur qui palpite, etc. alors qu'on ne court pas.
Le stress devient pathologique quand on ne peut pas agir, on assiste alors à une amplification en boucle, on a le sentiment de ne plus contrôler le mécanisme.	D'angoisse primaire, conséquence du stress, l'angoisse secondaire devient cause de stress. Elle est d'autant plus intense que l'identificaion de l'agresseur est difficile l'impuissance à agir est grande. Alors il se crée la "peur de la peur" car on engrange dans sa mémoire quelque chose qui s'est déjà passé, qu'on n'a pas bien compris. Cette "peur de la peur" devient la cause du stress, en boucle et donc le stress est maintenant continu : il n'y a même plus de raisons objectives à ce stress, et on n'en sort plus."
L'impuissance prolongée dans le temps du petit d'homme par rapport à sa survie renforce les perturbations émotionnelles du stress.	Par conséquent, chez l'être humain, les groupes familiaux et sociaux vont jouer un rôle important dans le déroulement du stress chez l'individu par les réponses qu'ils apportent. Aux perturbations biologiques,l'entourage apporte nourriture, soins, réponses d'ordre objectif. Aux perturbations émotionnelles, il est parfois difficile de répondre, et donc les perturbations risquent de s'amplifier, peuvent devenir autonomes. D'où stress, insomnie sans cause apparente, puisque les perturbations organiques n'existent pas
Comment sortir du stress ?	En établissant un équilibre entre réponses matérielles et affectives, en développant les capacités affectives et émotionnelles de l'individu. Dans la survie, il y a urgence. C'est la dimension biologique de l'animal. Dans la vie, il y a place pour le droit à l'erreur, pour le sentir, pour le penser, pour le vivre, pour le culturel. C'est toute la dimension humaine.
Les différentes stratégies face au stress.	Les stratégies comportementales : c'est l'animal ou la tradition culturelle et éducative héritées, c'est le comportement impulsif, contrecarré par l'instinct ou la culture après une phase de lutte où l'énergie du stress n'a pu être dépensée. Le comportement réfléchi ne se mettra pas en marche d'emblée. Les stratégies cognitives : ce sont les pensées opératoires de défense, stratégie d'ordre intellectuel et émotionnel pour lutter contre les émotions, mais qui peut être débordée comme un barrage. Les stratégies affectives : l'autre pensée opératoire de défense fait appel à la dimension affective liée aux stratégies affectives, à l'intuition, l'imagination, le rêve, le fantasme."

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Le stress, quels projets pour le Lycée ?
	Les actions : Mme Lévy, proviseur-adjoint : L'enquête auprès des élèves a montré un besoin d'écoute. Début septembre 1998 : les Secondes auront une réunion spécifique avec les personnes ressources du Comité d'Environnement Social pour que les jeunes puissent trouver un climat de confiance. Un projet sera débattu par les élèves et les professeurs volontaires sur la façon qu'ils ont d'aborder la vie au Lycée. Deux conférences (thèmes à déterminer) pour les Secondes puis une conférence pour les Premières et les Terminales1 fois par mois, entre 12 et 14 h rencontre entre les personnes ressources et n'importe quelle classe. Fin mai : bilan fait par classe de Seconde pour voir où les jeunes en sont, comment ils perçoivent leur vie au Lycée. On cible sur les Secondes car ils vont passer trois ans au Lycée .
	Mme Seguin, infirmière scolaire : Il faut répondre aux besoins de la communauté par : de l'information : savoirs transmis par des conférences définies par les élèves et pour les élèves et aussi à partir des réflexions des parents sur les tentatives de suicide, la toxicomanie. une formation, des savoir-faire, avec des éléments extérieurs, par des stages de type 1 (extérieurs au lycée) et des stages de type 2 (intérieurs au lycée). Exemples de stages proposés aux enseignants volontaires : création d'un lieu d'écoute, relation, relaxation, sophrologie, adolescence en rupture, etc. de la responsabilisation : savoirs-être pour une bonne hygiène de vie, miewux gérer ses rythmes, au moment des examens. Quelle réponse face aux demandes de médicaments ?

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Questions posées lors du débat qui a suivi la conférence :

• "Il s'agit là d'une bonne initiative. Comment, au niveau du système éducatif aider les jeunes à passer ce cap ? Quel constat au niveau du Collège ?"
• "Comment aider le jeune à se sensibiliser pour gérer le stress . Au niveau de l'établissement, trouvent-ils toutes les réponses, car il est difficile pour eux de parler aux parents et aux autres ?"
• "Ne pensez-vous pas que l'organisation même du Lycée, qui n'est pas un Lycée polyvalent , Général, Technologique et Professionnel (cf Bellevue), ne soit génératrice de stress chez les familles et les élèves bien avant l'entrée au Lycée car il faut chercher ailleurs ce que l'on ne trouve pas sur place ?"
• "Quand il y a une forte demande pour une section, pourquoi refuser des élèves qui veulent y entrer?"
• "On voudrait débattre de l'esprit de compétition."
• "Pourquoi y a-t-il autant de stress ? "
• "Je travaille dans la Petite Enfance. Nous sommes des adultes attentifs aux sujets, nous essayons de connaître leur état émotionnel, nous favorisons les actes de prévention. Mais les enseignants eux-mêmes n'ont-ils pas besoin d'aide ?"
• Un enseignant : "L'attitude pédagogique habituelle est de contrôler, faire étudier, donner le sens de l'effort. Comment se situer dans une attitude pédagogique et en même temps comment comprendre une attitude d'élève ?" Réponse du D. Chapuis, psychiatre de la Guidance : "Le stress est un facteur de survie. Il faut savoir que la contrainte pédagogique comme la contrainte parentale est nécessaire. La question n'est pas de se demander s'il faut contraindre ou ne pas contraindre mais comment je vais amener cet élève vers ce que je veux lui apprendre. Souvent; l'enseignant est lui-même stressé, donc comment l'enseignant va-t-il lui-même gérer son stress ? "

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Extraits de la synthèse académique de la Consultation des Lycées (enquête du Ministère de l'Éducation nationale)

• Les élèves déplorent les pressions exercées par les adultes et l'Institution sur leur scolarité.
• Les réponses manifestent de façon forte un état de "stress" chez les lycéens lié à la pression de l'obligation de résultat et renforcé par un contexte où la réussite sociale apparaît étroitement dépendante de la réussite scolaire.
• La véhémence des propos lycéens laisse entendre de fortes aspirations à l'équilibre affectif et émotionnel et interroge le devenir de cette génération si de nouvelles modalités et attitudes ne viennent pas redonner un peu de "joie à l'école" et si une éducation des émotions n'est pas initiée dès le primaire.
• Les lycéens expriment une demande forte quant à la transformation des attitudes des enseignants, espérant plus d'écoute, de compréhension et d'encouragement. Par ailleurs, ils souhaitent une amélioration du climat dans les établissements en espérant plus de considération et d'autonomie de la part d'autres adultes (proviseurs, CPE, surveillants) et en développant des lieux de parole où ils pourraient exercer leurs responsabilités.

• Quelques paroles de lycéens extraites de la synthèse académique après la consultation des lycéens :
  • "Moins de pression, s'il vous plaît! Je n'en peux plus !"
  • "Je suis cassé par le stress, mais personne ne me croit !"
  • "On n'a pas le temps de souffler, il faut nous laisser le temps !"
  • "Vous nous bouffez notre jeunesse !"
  • "Tenir compte des élèves, nous ne sommes pas des moutons !"
  • "Il faudrait pouvoir parler de ses problèmes à des personnes."
  • "Les adultes se prennent pour des demi-dieux !"
  • "Que les règlements intérieurs soient moins stupides et donnent plus de liberté!"
  • "Faire plus confiance aux élèves et les respecter (pions, profs...)

• Le livre de Jean-François Blin et Claire Gallais-Deulofeu"Classes difficiles, Des outils pour gérer les perturbations scolaires" Delagrave Pédagogie et formation, 2001, est à consulter.

  (Extrait) : "Élève en souffrance. "Si les actes de violence extériorisée peuvent être l'expression de difficultés, il ne faut pas oublier que les souffrances des adolescents peuvent aussi se manifester sous des formes moins perturbatrices du quotidien scolaire..." (Voir l'exposé des élèves de Terminale plus haut : Formes prises par le stress observées chez leurs camarades : maux de ventre, troubles du sommeil, spasmophilie, anorexie, comportement suicidaire, vomissements...)

  La fin du livre écrite par une psycho-thérapeute, Claire Gallais-Deulofeu propose des exercices de relaxation pour les enseignants et des "exercices d'écoute et de silence"pour "aider les élèves à réguler leurs tensions".

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Années scolaires 1999/2000, 2000/2001, 2001-2002

• Des interventions ponctuelles à la demande des élèves ont eu lieu sur des sujets comme les toxicomanies, l'abus d'alcool avec la participation de l'association "OcDrogue" et d' anciens alcooliques.
• Le Dr Chapuis, psychiatre a présenté la Guidance aux élèves comme un lieu de parole et d'écoute où ils peuvent être accueillis.

• L'assistante sociale propose aux parents d'élèves par le biais des Fédérations de parents d'élèves, un lieu de parole pour des parents qui se sentiraient isolés et désorientés face à certains comportements adolescents.
• Les élèves délégués élus sont informés collectivement des activités du Comité et doivent répercuter les informations dans les classes, afin de répertorier les problèmes soulevés par leurs camarades. Les professeurs restent libres de participer ou non au Comité d''Éducation à la Santé et à la Citoyenneté.

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