![]() le 23 Octobre 2001 à 20h30organisée par les Verts de Saint-OrensAu café "En Riquet" (en face du Lycée Pierre-Paul Riquet)avec la participation deMichel Cabassud et de Henry Farreny |
Michel Cabassud, enseignant à l'Institut de Génie Chimique de la sécurité des procédés chimiques - institut situé dans la zone Sévézo et entièrement sinistré.
Henri Farrény, pendant 6 ans a été membre du Secrétariat Permanent de Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI), un carrefour et lieu de rencontre pour les organismes qui interviennent à plusieurs niveaux de contrôle : services de sécurité internes à l'entreprise, organes de contrôle de l'État : La DRIRE,
http://www.midi-pyrenees.drire.gouv.fr/env/index.asp (ne fonctionne qu'avec Netscape Communicator)
les associations environnementales.
"Henri Farrény est l'un des premiers à avoir harcelé les pouvoirs publics. Lettres, pétitions, interpellations : rien n'y a fait. Les collectivités locales , comme les autres, ont toujours accordé aux usines du pôle chimique ce qu'elles demandaient."
Le journal rappelle qu'en 1979, de "la zone partant de la Garonne et jusqu'à la crête des côteaux de Pech David, les feuilles des arbres sont grillées et particulièrement le côté exposé en direction de ces émanations. Que les plus atteints se dépouillent prématurément de leurs feuilles, et certaines variétés meurent ensuite." "Un jour d'août 79, (les arbres) du chemin des Étroits juste en face des usines sur la rive droite de la Garonne ont perdu leurs feuilles. En un seul jour, l'automne chimique. " "Christian Moretto, agitateur historique, lui aussi, au sein des Amis de la Terre (...) a fait analyser les feuilles, porté plainte contre X et créé la toute première association de riverains contre les pollutions industrielles."
Josée Cambou, "directrice de l'Union Midi-Pyrénées Nature et Environnement (UMINATE)"se bat depuis trente ans contre l'opacité du fonctionnement des trois usines du pôle chimique toulousain, le mépris de leurs dirigeants, le dédain des politiques, l'indifférence des préfêts, l'ignorance de tous".
Est-ce qu'on peut travailler sans danger ? Il y a toujours des risques d'explosion. Il faut alors minimiser la probabilité pour que l'accident n'arrive pas. Il faut avoir une bonne connaissance de ce qui va se passer quand on va utiliser le produit dangereux. On va alors imaginer tout ce qui peut arriver : ce sont surtout les grosses sociétés qui ont les moyens de faire ces analyses. Par exemple, une pompe peut tomber en panne, donc on va systématiquement mettre une seconde pompe en parallèle. Cela a un coût. Mais d'un autre côté, si l'on a pensé aux problèmes de sécurité tout de suite, on a moins de problèmes financiers par la suite. La formation est très importante dans les grosses sociétés
L'usine de l'ONIA (AZF) date de la guerre de 14-18. Elle faisait partie des réparations de guerre. En 1923, un procédé allemand de fabrication des engrais nitratés a été mis dans les réparations de guerre.
En 1980, l'urbanisation galopante a fait que souvent des gens pétitionnaient à cause des mauvaises odeurs, de toussotements, de maux de gorge, dans le secteur du Mirail. Les riverains étaient empressés pour signer les pétitions mais n'allaient pas plus loin. Il y a eu des manifestations avec des masques à gaz à la préfecture, et à "La Dépêche du Midi" qui rendait compte, mais personne ne prenait au sérieux ces "clowns qui se déguisaient avec des masques à gaz". Chez les associations, il n'y avait pas encore, comme aujourd'hui de discussion sur ce qu'on fait des usines. Cependant, des syndicalistes travaillant dans le site chimique posaient les problèmes de reconversion et demandaient "À quoi sert la production ? Est-ce qu'on peut changer les diverses productions par autre chose ?".
Fin des années 80 : en France, les pouvoirs publics ont décidé de s'occuper de la sécurité et ont voulu rendre les sites plus sûrs. En effet, construction d'usine entraîne pétitions qui entraînent remises en question. À Toulouse, des ingénieurs se sont réunis et ont tracé au compas une zone appelée "patate" faite de cercles concentriques de 2150 m de rayon. (Henri Farrény a amené des cartes.) Ces ingénieurs auraient voulu travailler autrement mais ils ont fait ce qu'on leur a demandé, c'était très difficile. En 1989, une carte officielle des risques a été créée avec trois cercles stupides, car on a voulu enfermer les gaz :
Il y a pourtant trois risques :
- la chute d'un avion
- un attentat
- une réaction en chaîne
mais on s'est contenté de tracer trois cercles pour enfermer les gaz (cf. Tchernobyl, le nuage nucléaire ne pouvait pas passer les frontières!). Ici, c'était le gaz, et on pensait, en se fondant sur les données météo que les vents disperseraient les gaz.
En même temps, des projets d'urbanisme ont failli voir le jour : le lycée hôtelier devait être installé près de l'AZF par la Région, ce sont les pétitions qui ont fait reculer. Mais le "Bikini" a été construit,, qui a reçu toute la jeunesse des alentours alors qu'il se trouve dans la zone dangereuse. Ni en 1994, ni en 1999, les politiques ne se sont consacrés à la question. Henry Farreny a houspillé Jospin, Censi (pour les sirènes qui ne marchaient pas en 1992 et qui n'ont pas mieux fonctionné en 2001).
À partir de 1995, un arrêté préfectoral a même permis aux communes de construire grâce au PIG (Projet d'Intérêt Général, si on ne le lit pas en anglais!).La taxe professionnelle était importante, comment résister?: 80 000 millions dont 5% à la mairie de Toulouse, et le reste au Conseil Général et au Conseil Régional. Ainsi, la zone du Chapitre est comme le dit avec beaucoup d'humour Henri Farreny, "une zone où on ne peut pas respirer, une zone où on ne peut pas habiter, mais où l'on habite sans respirer".
Il y a eu trop de tolérance pendant des années. Henry Farreny qui a siégé pendant 9 ans à la Région a vu les évolutions, en particulier la création d'un organisme démocratique, le SPPPI (Secrétariat Permanent de Prévention des Pollutions Industrielles), où il a siégé pendant 6 ans. En effet, on a alors diminué la pollution mais aucun opposant au Capitole n'est venu dans cette structure, et pas plus les élus de tous bords à cause de cumuls de mandats qui empêchaient d'être partout, et à cause de la désinvolture de certains.
En probabilité, une même cause fera qu'il ne se passera rien la fois d'après. On devrait par contre arrêter de laisser passer des avions au-dessus de la zone. La SPPPI n'avait pas évoqué ce problème de l'avion qui tombe, mais quand Douste Blazy en a parlé, ils ont sorti une étude et ont dit : "Les avions, ça tombe tous les millions d'années!" (au temps préhistoriques, combien d'avions...?) Pourtant, il y a eu des accîdents d'avions récemment, à Paris, à Toulouse. Il faut réévaluer l'avenir de Blagnac.
http://www.tout-toulouse.com/012410/2410_seveso.html La directive Seveso n'était pas appliquée sur le site de l'AZF.
http://www.midi-pyrenees.drire.gouv.fr/env/index.asp
http://www.tout-toulouse.com/archives/AZF.html
http://www.ladepeche.com/dos_statique.htmm