Présentation de "Mission banquise" par la revue "Graines de citoyens", revue du Comité Régional pour l'éducation à l'environnement qui regroupe entre autres les enseignants de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) de l'académie de Toulouse. Jean-Louis Étienne compte bien sur l'éducation de l'élève, citoyen du monde pour une prise de conscience générale des problèmes vitaux de la planète. "Léducation est la clé de léquilibre écologique du monde." Voilà pourquoi il agit en partenariat avec l'Éducation nationale et participe à de nombreux projets.
http://www.ac-toulouse.fr/educ-environnement/graine61.htm#banquise
Après sa participation à la Fête de la Science, Jean-louis Étienne est venu au Lycée Pierre-Paul Riquet de Saint-Orens pour présenter sa "Mission banquise". C'est un conteur qui s'est présenté au public :
Compte rendu de la conférence de Jean-Louis Étienne au Lycée Riquet :
- Qui est Jean-Louis Étienne? À travers ses études, on constate que, parti d'un niveau Certificat d'études et d'études en collège technique à Mazamet, où alors qu'il veut être menuisier, on lui fait apprendre le travail sur métaux, il sait rejoindre le lycée technique et obtient le bac Maths-Élem à Castres, et enfin aboutit à des études de médecine à Toulouse. Le parcours est singulier. À Toulouse, dès l'été 68, il travaille pour financer ses études comme opérateur en médecine où il aide le chirurgien en salle d'opération; là, dans ce travail manuel, il retrouve avec plaisir les ciseaux, le marteau de ses anciennes études, même s'il exerce maintenant sur des os!. Il ne passe pas le deuxième concours de médecine car il aspire aux voyages et il part pour l'Himalaya et la Patagonie. Il fait ensuite la course autour du monde avec Éric Tabarly en qualité de médecin. Il a bien le projet de s'installer comme médecin mais c'est le Pôle Nord qui va lui apporter ce qu'il recherche.
- Il navigue pendant 10 ans sur le bateau "Antartica". Mais il n'a pas pu le garder pour des raisons financières. Il a alors pris goût à la pédagogie et a monté des projets en Sciences de la Vie et de la Terre jusqu'en 1997.
- Son vieux rêve de parcourir le Pôle va se réaliser. Au départ, il voulait suivre les traces du norvégien Amundsen. http://transpolair.free.fr/aventures/articles/amundsen/index.htm
- Roal Amundsen a été le premier explorateur à franchir le détroit de Béring.
- Le "Polar Observer" va être construit au CRIT à Toulouse. C'est une habitation en matériaux composites qui a la forme d'un oeuf à facettes avec six hublots sur chaque face qui est ainsi très lumineux. Il sera transporté en pièces détachées et reconstruit au Pôle.Nord par une dizaine de personnes.
- Jean-Louis Étienne partira au mois d'avril et reviendra début juillet récupéré par un brise-glace. Il a tout un programme d'observations et de mesures que lui ont confié des laboratoires de recherche travaillant sur le climat, il étudiera la vie,la faune et la biologie marine, l'éco-système arctique. La banquise comme tous les glaciers de montagne est en régression en épaisseur, elle est le témoin du réchauffement de la terre.
Au Lycée Riquet, Jean-Louis Étienne a répondu à des questions du public :
- Comment supporter le froid? Le corps doit rester à 37° donc il faut se couvrir car on ne résiste pas au froid, on compose avec. Il faut mettre une couche d'isolant : l'air; on s'inspire des plumes des oiseaux. C'est d'ailleurs le duvet, léger et chaud qui permet de faire un matelas volumineux et léger à la fois. On utilise aussi l'Hollofil, les matières synthétiques.. On passe son temps à se couvrir et se découvrir mais il faut éviter de transpirer pour ne pas être mouillé et prendre froid. À son dernier retour du Pôle, il n'avait plus que 35°5, un état comateux en général si la température chute brusquement, mais qu'il avait atteint progressivement, ce qui l'a gardé en vie.
- Les sources d'énergies emportées : il lui faut de l'électricité pour son ordinateur, un émetteur et son imprimante. Il utilisera l'énergie solaire, car le soleil à cette époque est toujours au-dessus de l'horizon, et une commande de batterie. Il emporte une pile à combustible qui est une énergie propre puisque ce sont des piles qui fonctionnent à l'hydrogène. On obtient d'ailleurs de l'électricité et de l'eau avec l'hydrogène. Des prototypes de voitures en Allemagne et de bus en Scandinavie fonctionnent avec cette énergie. Enfin il aura du gaz naturel comprimé. Il ne pourra utiliser le vent que comme complément car il y aura peu de vents forts , en effet ce sera une période anticyclonique à ce moment-là. De plus, une éolienne aurait du mal à fonctionner parce que l'huile qui fait tourner les ailes se figerait.
- Le trajet de la dérive : il sera aléatoire, il compte 10 à 20 kms/jour. Il fera 500 kms de dérive en zig-zag.
- La solitude : c'est un luxe formidable dans notre société. Il emmènera de la lecture, il aime lire et écrire. Il sera effectivement coupé de tout sans possibilité d'intervention sur rien. Une visite d'ours sera formidable. Dans la solitude, on développe d'autres sens qui s'aiguisent car sensoriellement, il y a peu d'informations. Alors on arrive à faire la différence entre deux bleus quand il n'y a que du bleu.
- Les finances : elles ont été difficiles à trouver. Il a eu la chance de présenter son projet à la Région, il fait intervenir en partenariat des industriels, et des centres de recherche.
- Pour s'orienter : il aura le soleil et son ombre, ainsi que des balises Argos et un GPS.
- Sa nourriture : du riz, de pâtes, des pommes de terre, pas de pain et de la viande séchée, plus des plats cuisinés pré-cuits d'une marque qui le sponsorise.
- Rythme veille-sommeil : il se fiera à sa montre car le soleil ne se couchera pas.
- En cas de problème grave : il sera son propre médecin sinon on viendra à son secours.
- Ses recherches : il fera des photos de la banquise plus précises que les images satellites qui n'arrivent pas à faire la différence entre l'eau et la banquise qui fond. Il étudiera les pollens apportés par le vent.
- Son projet, sa passion : il est important de rêver ses propres projets et de les vivre, et non rêver la vie des autres. Quand on fait quelque chose, il faut aller jusqu'au bout, sinon on nourrit son existence de frustations, de petits échecs qui empoisonnent la vie. Il faut toujours ramener à l'humain car il considère qu'il n'y a pas de superman. Il n'y a pas d'âge pour se faire plaisir.
- Son site :
à partir du Salon de l'Éducation en novembre 2001
puis plus tard
http://jeanlouisetienne.free
Ce site sera lancé à partir du 20 novembre au Salon de l'Éducation par le Ministère. Celui-ci attache beaucoup d'importance à cette expédition et aimerait que de nombreux établissements se raccrochent à ce projet. La maquette du "Polar Observer" sera installée sur le stand de l'Éducation nationale. Sur le site, il y aura son journal de bord, les relevés. L'Éducation nationale a créé un portail pour que les classes puissent dialoguer entre elles et que les établissements se mettrent en réseau.
En 2000, lors de la Fête de la Science, Jean-Louis Étienne a rencontré à Albi des scientifiques et l'écrivain Jacques Rouaud pour parler de ses expéditions. Il a donné une interview http://www.humanite.presse.fr/journal/2000/2000-10/2000-10-21/2000-10-21-042.html
- "JEAN-LOUIS ETIENNE :" JE SUIS UN PASSEUR DE CULTURE SCIENTIFIQUE "Le public aime les conteurs comme Jules Verne ou Jack London. Il a besoin de rêve, d'évasion. Faire rêver n'est-ce pas une bonne manière de diffuser la culture scientifique ?"
Le site de la Nasa http://www.gsfc.nasa.gov/topstory/20011027heatisland.html montre des images satellites météo prises de nuit : les taches de lumière sont les lumières des villes dont la chaleur contribue au réchauffement climatique.
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